Qu’est ce qu’est un acte psychique ?

L’homme est exposé à partir de sa naissance à des excitations de deux origines, celles provenant de l’intérieur de l’organisme lui- même les excitations pulsionnelles et celles provenant de l’extérieur du corps les excitations physiques qui agissent sur le psychisme.

Laissons de côté les excitations physiques qui engendrent des actes réflexes, pour nous intéresser aux excitations pulsionnelles qui seules permettent de définir l’acte psychique[1].

La nature de la pulsion en tant qu’excitation provoque le besoin de décharge sous forme d’action. L’expression de la pulsion, pour dire la décharge sous forme d’action, est ce que l’on appelle un acte psychique.

Un acte psychique passe par deux (ou trois) phases à l’intérieur de l’appareil psychique, entre lesquels s’interpose la censure[2]

 

La phase inconsciente

Nous ne connaissons cette phase qu’une fois qu’elle a subi une transposition ou une traduction en conscient : ” …la plus grande partie de ce nous nommons connaissance consciente se trouve nécessairement, pendant les plus longues périodes, en état de latence, donc dans un état d’inconscience psychique[3].”

Ces états psychiques latents, inactivés, sont à la portée du Préconscient pour être activés en cas de besoin de fuite motrice. Cette relation corps-psyché entre les états psychiques inconscients et les capacités physiques, est enregistrée dans l’appareil psychique en coexistence.

 

Le Préconscient 

Quand un acte psychique passe l’épreuve de la censure, il est susceptible de devenir conscient, sinon il est refoulé.

Cette phase où émerge la possibilité pour un acte psychique de devenir conscient, est le terrain de travail de la thérapie par la danse et le mouvement.

L’acte du mouvement corporel retire l’acte psychique de la phase inconsciente, mais ne lui donne pas (toujours) l’autorisation de devenir conscient.

Le fait que l’acte est physique, donc en mouvement est toujours le choix du patient.

Le mouvement produit, permet le déplacement ou le réveil du contenu inconscient et lui donne l’énergie, la force, de se présenter à l’épreuve de la censure, en tendant à devenir conscient.

 

La phase consciente 

D’après Freud, une pulsion ne peut jamais devenir objet de la conscience ; seule le peut la représentation qui la représente.

Le mouvement en tant qu’acte psychique

A partir du schéma topique, nous pouvons définir le rôle essentiel de médiateur que remplit le système Préconscient à la jonction de l’excitation pulsionnelle, de la transformation en action et de la traduction en représentation susceptible de devenir objet de la conscience : “Le système Préconscient s’est emparé de l’accès à la conscience et à la motricité.

A lui seul, le système Inconscient ne saurait mener dans des conditions normales aucune action musculaire, à l’exception de celles organisées sous forme de réflexes[4].”

Notre hypothèse est la suivante : La décharge physique de la pulsion accompagnée de l’affect coïncide avec le mouvement corporel dans sa fonction en tant qu’acte psychique.

Ce que nous nommons, en thérapie par le mouvement, le mouvement-émotionnel[5] est le mouvement lié à l’affect qui intègre la pulsion dans son état psychique inconscient à travers la décharge physique et les sensations.

 

Bibliographie

Freud, S., Métapsychologie, trad. Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Folio essais, Paris, 1968.

[1] S. Freud, Métapsychologie, trad. Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Folio essais, Paris, 1968.

[2] Ibid, p. 76.

[3] Ibid, p.67.

[4] Ibid, p.97.

[5] Les termes ‘mouvement’ et ‘émotion’ dérivent de la même racine latine : “movere”.